Aujourd’hui, changement de format et direction Chongqing !
Mardi 1er octobre
La journée a démarré gentiment, nous sommes partis de l’hôtel pour nous rendre à la gare de bus de Nanshuan. Arrivés sur place, nous apprenons que notre bus aura du retard (ne vous fiez pas aux apparences, on n’a pas non plus compris juste comme ça que le bus aurait du retard, ça a pris un peu de temps et quelques échanges Google trad tout de même). Nous avons tout de même pu jouer aux stars puisque deux filles nous ont demandé si elles pouvaient prendre des photos avec nous : une heure d’attente en gare rentabilisée donc.
Après être arrivés à Chongqing où nous avons découvert notre chambre pour les quatre prochains jours, nous sortons aux alentours de l’hôtel en quête d’un repas (car les quatre pilons de poulet qui arrachent la bouche à la gare de Nanshuan n’ont pas suffit en guise de repas). Nous tombons sur un petit restaurant boutique où nous goûtons au thé à l’huile, une spécialité de la région, ainsi que des wontons.
Pour les plus curieux, le thé à l’huile c’est : des nouilles frites dans un mélange épais de type riz gluant mixé (on n’est pas sur du très liquide, on n’est pas non plus sur une brique) et nous avons eu la surprise d’y trouver du peppercorn.
Alors, pour la petite histoire, notre route a déjà croisé du peppercorn à Chengdu, dans un marché local sur lequel on est tombé par le plus grand des hasards. Mais à ce moment là, Théo était le seul à avoir goûté le poivre. Si sur le coup il m’a répété plusieurs fois “C’est bizarre” et que j’ai pesté contre lui parce que “C’est bizarre” n’est pas une description convenable à mes yeux pour expliquer le goût et le ressenti, il m’a ensuite dit que ça ressemblait à avoir des fourmis dans la bouche et sur la langue. Là, dans notre thé à l’huile, j’ai pu constater que :
- en effet c’était bizarre ;
- non ça ne ressemble pas du tout à avoir des fourmis dans la bouche ou sur la langue.
Dans le plat tout du moins, il s’agissait plus de prendre un chewing gum menthe glaciale lorsqu’on a un rhume : ça propage tout d’abord une certaine chaleur avant de se changer en froid qui envahit toute la bouche et qui continue jusqu’à la gorge. C’est une sensation assez spéciale, personnellement j’ai cru que j’allais me sentir mal (même si j’ai tendance à croire que je vais me sentir mal pour beaucoup de choses, je vous le concède) et surtout c’est une sensation qui dure longtemps.
Après ce petit repas de 16h, nous décidons de marcher un peu et constatons qu’il n’y a ni vélo ni scooters dans la ville. Sur le moment on ne tiquera pas plus que ça, mais les jours suivants nous constaterons que les vélos ou scooters sont des éléments assez importants dans nos journées : c’est beaucoup moins chiant de prendre le vélo que de prendre le métro et on a davantage la flemme de bouger quand on n’a pas ce moyen de transport : tout parait plus loin. Nous nous rapprochons donc du centre de Chongqing, à savoir cette sorte d’île au centre et voyons pour la première fois les bâtiments de Chongqing, qu’on appelle “la petite Hong Kong”. Les immeubles sont immenses, les ponts démesurés, il y a un petit air dans certains coins d’Abu Dhabi (grosses avenues vides, peu de monde, immeubles très hauts mais pas de sentiment de densité tout en voyant que tout est loin : du très grand et du très vide en gros). Nous nous disons que nous allons rejoindre la rive avec les illuminations, prenons le métro et lorsqu’on en ressort on se dirige vers l’eau. Je vous rapelle que le centre de Chongqing est formé comme une île, et que donc il y a de l’eau au nord comme il y a de l’eau au sud. On voulait être au nord, et on s’est rendu compte au bout d’au moins vingt minutes qu’on était au sud. Mais bon, pas grave, tout était illuminé, c’était joli.
Lors de nos déambulations, on aperçoit de grands immeubles avec un passage tout en haut qui relie trois tours entre elles. Intrigués, on a avancé vers cet endroit et après quelques recherches, surprise : c’est un rooftop ! Ni une ni deux, on décide de manger dans le mall dessous puis d’y aller pour boire un verre. Et on a bien fait : la vue tout comme le lieux étaient franchement pas mal.
Mercredi 2 octobre
Que d’émotions en ce jour !
Nous nous rendons au coeur de la ville, où nous étions censés trouver un temple au milieu des grattes ciels. On sort du métro, on se fait encore prendre en photo (en tout cas une fois où on a posé, après, pour les photos volées…) et on trouve le temple. Bon, à première vue, on est super déçus, c’est pas top, on peut même pas rentrer dedans, c’est que du fake pour les photos. Bon. On se dit que maintenant qu’on est là, autant marcher un peu dans les rues alentours. Eh bien je peux vous dire qu’on a vraiment frôlé la catastrophe : nous étions tombé sur l’arrière d’un temple un peu pourri et pas super entretenu et l’entrée était de l’autre côté, deux rues plus loin, et valait le coup de s’y arrêter. Et c’est là que nous avons croisé nos espagnols de Pékin ! Même un mois après, impossible de ne pas les reconnaitre : elle, tatouée comme jamais, la coupe mulet bien blonde, à parler espagnol et lui, juste à parler espagnol (mais vu sa copine, il pouvait passer plus inaperçu). Je vous assure que les voir nous a retourné le cerveau toute la journée, et nous regrettons un peu de ne pas leur avoir demandé ce qu’ils avaient fait de leur voyage mais bon, c’est comme ça (mais si on les recroise, là cette fois vraiment il faudra qu’on leur saute dessus).
Après cet évènement des plus fous, nous avons été dans “la rue de la bouffe” où nous avons pris un petit bain de foule. Nous avons trouvé qu’il y avait du monde, le nier serait mentir, mais rien d’impossible, ce qui nous a rassuré puisque nous étions quand même au deuxième jour de la golden week. Nous nous sommes ensuite rendus à Libiza Station, la fameuse station de métro dans un immeuble. Nous avons été franchement déçus : beaucoup de monde pour, finalement, regarder le métro s’arrêter à une station. Il y avait à peu près autant d’émotions que de voir la ligne 6 arriver à Bir-Hakeim, et je ne vous parle pas de voir la Tour Eiffel.
Nous sommes donc rentrés à l’hôtel avant de ressortir plus tard le soir prendre quelques photos de nuit avant de se faire saucer par la pluie : ce fut l’occasion d’acheter notre parapluie puis nous sommes rentrés dormir.
Jeudi 3 octobre
Ce jeudi aura certainement été placé sous le signe de l’échec. S’il avait pourtant pas mal commencé avec un brunch, le programme de la journée s’est détérioré très vite et très fort. J’avais dans l’idée d’aller voir une bibliothèque qui paraissait plutôt impressionnante. Un peu excentrée de la ville, il fallait une bonne heure pour y aller et pour en revenir. Il ne fait pas un temps magnifique, on se dit qu’on n’a rien à perdre et qu’il y aura certainement d’autres choses à faire sur place. Nous partons donc, puis nous cherchons la bibliothèque censée se trouver dans un mall. Je ne vous raconte pas nos têtes quand on a vu le mall. Glauque à souhaits, il avait l’air abandonné depuis au moins cinq ans et on a eu l’impression d’entrer dans une zone d’urbex. Au sous-sol, on a trouvé un supermarché dans lequel on a fait un tour, puis en remontant on a deviné l’existance d’une boîte de jour (=une boîte de nuit de jour pour ceux qui ne suivent pas) mais tout était vide. Et évidemment, plus de bibliothèque.
Nous sommes donc repartis bredouilles et sommes rentrés à l’hôtel vexés comme des poux en nous disant que c’était un lieu parfait pour notre petit guide de l’anti-routard.
Vendredi 4 octobre
Pour bien continuer sur la lignée des mauvaises expériences, nous sommes partis ce matin-là à Ciqikou, quartier commercial à l’ouest de Chongqing où nous pensions pouvoir trouver quelques souvenirs à ramener. Arrivés sur place, des cars entiers de touristes commençaient déjà à arriver et l’expérience pour nous a été de courte durée puisque nous sommes repartis assez rapidement : beaucoup trop de monde, des boutiques qui vendent toutes les mêmes produits, bref, trop attrappe couillon pour nous.
Avant de rentrer, il fallait bien manger. On s’arrête après un essai infructueux juste à côté d’un resto où on était la veille. Pour une raison qui nous est encore inconnue aujourd’hui, on a voulu nous aider à choisir que manger : si ça partait d’une bonne intention, c’est très vite parti en sucette. A la question “épicé ?” nous répondons constamment “pas épicé”, et là… Le drame : on montre à Théo les plats pas épicés, d’une couleur assez fade à l’aspect plutôt suspect sur les photos. Il me dira certainement : “Facile de dire quelque chose une fois que c’est fait”, mais n’empêche qu’on s’est retrouvé avec un pied de porc dans un plat et un autre vraisemblablement toujours non identifié mais bien mou et visqueux à souhaits. Un vrai plaisir.
Nous sommes donc rentrés à l’hôtel et avons passé le reste de la journée à étudier la suite du voyage parce que quand ça veut pas, ça veut pas.
En résumé
Si au départ Chongqing nous a plutôt séduite, nous en sommes repartis avec un avis plus mitigé. Nous pensons que nous sommes peut-être tombés sur la mauvaise semaine, qu’il devait y avoir bien plus de monde qu’à l’ordinaire, mais nous avons aussi trouvé qu’il y avait moins d’offres en terme de temples, de sites historiques, de parcs… Nous n’avons pas été sur la colline qui fait face à la ville parce qu’il faisait toujours très brumeux (et honnêtement, quand ça fait trois jours que ça se passe mal on n’a plus un mental d’acier) et peut-être avons-nous manqué quelque chose. Mais nous avons trouvé la ville différente par rapport à Chengdu, Pékin et Xi’an : nous l’avons trouvée moins verte, avec moins de parcs et d’espaces verts ou même plus basiquement d’arbres. De plus la ville est construite sur des collines donc elle a un côté assez particulier avec beaucoup de dénivelé. C’est une ville assez intéressante, personnellement j’ai beaucoup aimé mais Théo un peu moins, en tout cas ce qui est sûr c’est qu’elle est beaucoup plus dense et n’a pas la même aura que les autres. Autre point difficile qui n’a pas aidé notre jugement : la nourriture. Tout est très relevé, et là encore on ne parle pas de quelque chose d’épicé pour “ajouter un peu de goût” non non, là on arrache purement et simplement la bouche et tout ce qui suit. Et on ne se rend pas forcément compte qu’on mange souvent jusqu’à temps que ce soit un problème de trouver quelque chose d’ok trois fois par jour. Mais on espère que cette période difficile est passée et que maintenant on aura moins de mal !